Avec Béatrice, Antoine et Florence, qui séjourneront à bord du Manguier au milieu des glaces du 4 au 24 avril prochain, nous terminons la présentation des 11 artistes participant au projet de résidence «Artistes en Arctique» au Groenland.
Béatrice Sicouri travaille comme graphiste free-lance depuis XX années. Après avoir utilisé le banc de reproduction, le photomontage à la main et à la colle, le feutre Pantone, le crayon Comté, le calque, la planche Letraset et l’agrandisseur noir & blanc … l’outil informatique s’est imposé doucement mais très sûrement comme un outil indispensable, mais pas que…
Retouches d’images, création de logos, mises en page, e-llustrations sont son lot quotidien et elle aime çà. C’est à elle qu’on doit le logo du Bateau-Givre et son animation video.
Souvent un crayon et un carnet pas loin, en voyage ou à la maison ; un e-stylo dans le métro, quelques fois une histoire brève à raconter, un bout de bois à décorer, une toile à peindre, Béatrice croque souvent – et troque parfois – des petites scènes de vie, de personnages ou de nature.
En 2013, elle fait de petits croquis de voyages déchirés de ses carnets une expo personnelle instituée Feuilles de route. Croquis à la loupe, avec un tirage numérique unique agrandi amenant un autre regard.
Trois séjours estivaux sur le Manguier dans le grand Nord lui ont donné le goût du voyage lent, blanc, bleu, gris, rouge. Puis s’est imposée l’envie de vivre une expérience encore plus lente, plus grise et surtout plus blanche, de croquer des petites scènes de vie et de prendre le temps de les partager avec la population de ce paradis blanc. Paradis qu’elle aimerait voir rester blanc encore longtemps…
Son projet de résidence
Pendant son séjour, elle développera une série d’illustrations et d’animations transcrivant de manière décalée le quotidien de la résidence et en y apportant une touche d’humour. Elle projette également d’organiser un atelier d’animation ou d’illustration avec les élèves du lycée d’Aasiaat, en lien avec les projets d’écriture développés par les autres artistes.
Antoine Buttafoghi est photographe et directeur artistique au sein de sa société Visuel Impact. Parallèlement, depuis une quinzaine d’années, il enseigne les techniques liées à l’image en tant que que formateur dans des écoles d’infographie et offre ses services de consultant pour des photographes et agences de com. Il est également professeur à l’Université de Corse.
Finaliste en 2012 du prestigieux concours Master Hasselblad, il a participé à des projets avec des personnes atteintes de handicap mental, mais aussi avec de jeunes écoliers, notamment au Brésil où il a réalisé une exposition au musée national de Brasília. Il a également collaboré pendant un peu plus de deux ans avec le magazine Création Numérique en tant que journaliste spécialisé.
Avec plusieurs expositions à son actif, il partage son travail entre la photographie plasticienne et un travail plus traditionnel, plus épuré.
Son projet de résidence
Antoine prévoit d’organiser des ateliers avec les étudiants du lycée d’Aasiaat en leur proposant des regards croisés et complémentaires sur l’environnement arctique si spécifique.
Florence Carbonne est une artiste d’arts visuels. Elle réside et travaille à Toulouse depuis une vingtaine d’années. Elle est diplômée de l’école régionale des beaux-arts d’Angoulême et a également étudié à l’école nationale des arts décoratifs de Limoges. Cette artiste est également diplômée d’une licence en arts plastiques à l’Université Toulouse II Le Mirail. Co-fondatrice à Toulouse de l’association A La Plage et membre du collectif d’artistes ALP durant une dizaine d’années, elle a participé à la gestion et l’animation de la galerie associative d’art contemporain éponyme.
Ses installations ont été montrées en France et à l’étranger (Canada, Espagne, USA, Islande, Hawaï). Lauréate du Prix VCCA du Moulin à Nef Midi-Pyrénées, elle a réalisé en 2015 deux commandes publiques d’installation lumineuse, au CNRS Archéologie de Pessac (Université de Bordeaux) et au CNRS LNCMI (Université Paul Sabatier de Toulouse).
Florence partage son activité professionnelle entre sa pratique artistique et son métier de médiatrice plasticienne au service des publics au Musée Les Abattoirs de Toulouse, Frac Midi-Pyrénées.
Depuis plusieurs années, son travail plastique se déploie dans des installations interrogeant la notion d’espace et le rapport de l’œuvre à son public. L’artiste entre en empathie avec les lieux et les personnes qu’elle rencontre. Ainsi ses dispositifs s’appuient-ils autant sur les caractéristiques architecturales et environnementales d’un site que sur les rencontres humaines, techniques, événementielles… qu’il produit. Avec un minimum de moyens, elle propose une relecture sensible des lieux. Elle entrave l’espace, le rythme et le cloisonne, tranche dans le vide, crée des « zones », met en lumière, fait apparaître des fragments d’environnement et révèle le réel. Ses agencements invitent le public à s’immerger dans ses environnements le temps d’une expérience sensorielle personnelle.
Cet état de tension recherché dans ses projets a conduit Florence à s’intéresser aux zones « en tension » dans le monde. Les résidences sont pour elle l’occasion de conjuguer, à la pratique, l’expérience extrême d’un site ouvert aux mutations géologiques, climatiques et lumineuses dont elle en explore les limites. Le projet de résidence « Archipels aux antipodes : entre Islande et Hawaï » a été un déclencheur.
Par ailleurs, après une exploration dans l’espace de la lumière et de la fumée, Florence Carbonne porte un intérêt grandissant pour l’expérimentation d’une autre technologie liée à l’espace, celle des fréquences sonores.
Son projet de résidence
Florence souhaite élaborer un travail plastique de sculptures éphémères, soulignées par des captations sonores en pleine banquise. Ces sculptures seront le résultat d’une construction collective et seront ensuite mises en scène par un jeu de lumières collaboratif auquel participera le public.