Pendant que la campagne de financement bat son plein pour boucler le budget du Bateau-Givre, les artistes se préparent de leur côté à vivre dans les mois qui viennent une expérience hors du commun. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que feront-ils sur place ? Qu’attendent-ils de ces trois semaines de travail à bord du Manguier prisonnier des glaces ou de leurs échanges avec les habitants d’Aasiaat ?
Certains sont déjà sur place ou sur le point d’arriver. Comme Karin Huet, arrivée début octobre à Aasiaat, que nous vous présentons aujourd’hui. Demain et les jours suivants, nous vous présenterons chacun des dix autres artistes engagés dans le projet « Artistes en Arctique ».
Karin Huet a commencé à pagayer en 1989 sur des kayaks de type ouest-groenlandais. Plus tard, elle en a construit deux traditionnels, en bois et en peau (de kevlar), avec l’aide de l’atelier Norsaq.
En 1993, Jørn Riel est devenu son écrivain fétiche.
En 2009, à bord du Manguier, dans le Passage du Nord-Est, elle a pour la première fois reluqué des ours polaires et touché des glaces dérivantes.
En 2014, elle a nagé deux jours d’affilée le long de la Côte Bleue tout en écrivant sur papier polyester le poème «Je veux vivre comme une otarie».
Arpentant le monde et la mer hors des sentiers battus, elle était donc prédestinée à cette résidence hors-norme dans le sillage de Jørn Riel et des légendes du Grand Nord.
La voyageuse
Depuis sa naissance en 1953, elle n’a pas cessé de bourlinguer. Elle est devenue friande de la diversité du monde, physique et humain. Curieuse d’en tâter avec tous ses sens, en se déplaçant à l’huile de coude si possible. Heureuse d’en transcrire les goûteuses particularités, à l’encre de seiche, au stylo à bille ou à l’encre d’imprimerie. Aujourd’hui, comme beaucoup, elle est inquiète de l’occidentalisation galopante et catastrophique de la Terre. Elle considère qu’il est important de rester vieux et veut être une balise-mémoire pour son petit-fils.
L’écrivain
Karin est écrivain, surtout écrivain de mer et de voyage. À ce jour, elle a publié 16 livres, tant chez de petits éditeurs indépendants que chez des éditeurs de grande diffusion tels que Gallimard ou Glénat. Elle a aussi participé à 6 ouvrages collectifs. Elle aime collaborer avec des plasticiens, lire à voix haute en public, voire chanter ! Elle s’est récemment formée en art du mouvement.
Ses derniers textes publiés
Un périple en Patagonie, La Part Commune, 2010. Huit bouffées de sagesse papaoute, Gros Textes, 2010. Le vieux qui gardait la mer, Le chien du vent, 2012. Onze lunes au Maroc, Gallimard, 2012. Poèmes à l’encre de seiche et d’encornet, Gros Textes, 2013. Le cul sur la Terre sacrée, Plaine Page, 2014. Ouessant la nuit, Apogée, 2014. Montrer les menstrues ! Gros Textes, 2015.
Son projet de résidence
Son écriture débutera avec la nuit polaire le 28 novembre et se poursuivra jusqu’à la réapparition du soleil le 13 janvier. Elle se déroulera au port d’Aasiaat, en milieu citadin contemporain, puis dans la crique isolée de Kaasarfik, en milieu naturel intemporel. Avec les élèves du Lycée d’Aasiaat, elle souhaite organiser un atelier dans le but de proposer une lecture parlée-chantée à plusieurs voix entrelaçant français et groenlandais.
Super
Est-ce que la lecture sera enregistrée, diffusée ?
Bonne glace
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Oui, bien sûr, ce sera filmé et enregistré 🙂
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On rêve de pouvoir le faire, comme beaucoup d’autres choses encore ! Pour le moment, nous croisons les doigts pour que la campagne de financement soit une réussite !
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Et ses jolies bottes, elle les a ramenées d’où… mmmhh… ?
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Coucou ma k, tu es en pleine nuit polaire. Ton projet d’atelier lecture parlée chantée avec les élèves du lycée d’Aasiaat, c’est génial. Tu l’as déjà commencé ? Et où en est la banquise ? Raconte nous. Plein de B
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