Artistes en Arctique (Hiver 2019)

Artists in the Arctic (Winter 2019)

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Pour cette troisième édition d’«Artistes en Arctique», le Manguier s’est laissé à nouveau prendre dans les glaces, sur la côte ouest du Groenland, dans la petite baie de Qammavinnguaq, a proximité du village d’Akunnaaq (68°44’N – 52°21’W), qui compte 70 habitants avec lesquels l’équipage du Manguier et les artistes de la précédente résidence ont tissé des liens profonds. Situé à 40 minutes de marche du village, le mouillage permet aux artistes embarqués d’être totalement immergés dans la nature, tout en ayant de fréquentes occasions d’échanger, partager et créer avec les élèves de l’école et les artistes locaux. La ville et l’aéroport d’Aasiaat, situés à 25 kilomètres, sont accessibles en moto-neige ou, en cas d’urgence, en hélicoptère.

Cinq artistes et deux membres d’équipage ont participé à cette résidence, qui a duré un mois, du 15 février au 15 mars 2019.

During this third edition of «Artists in the Arctic», the Manguier was once again wintering in the middle of the ice on the west coast of Greenland, in the small bay of Qammavinnguaq, near the village of Akunnaaq (68°44’N – 52°21’W), where the 70 inhabitants have already forged deep ties with the Manguier’s crew and previous residence’s artists. Caught in the ice, the Manguier is located 40 minute’s walk from the village of Akunnaaq, enabling the artists aboard to be totally immersed in nature, yet be close enough to the village to exchange, share and create with the school’s students and local artists. The town and the airport of Aasiaat, 25 kilometres away, is accessible by snowmobile or, in case of emergency, by helicopter.

Five artists and two crew members have been participating in this one-month residency, from 15 February to 15 March 2019.


Impressions post-résidence (hiver 2019)

Autant le dire tout de suite, je n’aurais jamais cru pouvoir un jour vivre une chose pareille et je n’en reviens toujours pas d’avoir pu le faire.

Je crois que nous étions tous très heureux d’’avoir la chance d’être là, à bord du Manguier, dans ces conditions hivernales qui , finalement, se sont avérées plus douces, mais aussi bien plus inquiétantes que prévues ( SIKU AJORPOQ ! ). Mais du début à la fin, ce bonheur ne nous a jamais quitté. Nous avons retrouvé le plaisir de s’amuser des enfants. Alors aujourd’hui, je reviens regaillardie, comme détentrice d’une nouvelle force incomparable, celle d’avoir vécu une expérience extra-ordinaire, tant au plan humain que artistique.

Séjourner tout un mois sur la banquise, ainsi coupée de tout, à l’autre bout du monde, m’a rendu plus sereine et plus sûre de moi. Cette aventure a mobilisé en moi des capacités d’adaptation que je n’imaginais pas détenir à ce point, heureuse de me sentir terriblement vivante, remplie d’un désir frémissant et sans cesse renouvelé de découvrir le nouvel inconnu qui s’offrait à nous chaque matin en sortant sur la coursive glacée du Manguier, en apercevant le ciel, l’horizon, la neige et la glace de la banquise, puis en retrouvant la chaleur, l’amitié et les projets foisonnants de l’équipage regroupé dans le carré.

Heureuse aussi du nouveau pouvoir que j’ai acquis, celui d’appréhender et capter un bout de la réalité arctique par le plaisir d’un dessin qui courait et s’envolait sous mes doigts avec une facilité que je ne soupçonnais pas auparavant, mû par un désir d’enfance retrouvée, un désir d’aller à la rencontre des îliens d’Akunnaaq. Peut-être mon regard sur le monde s’est-il ainsi affûté ? voir même positivé ? Plus que jamais, au-delà des barrières de nos langages inconnus les uns des autres, je suis certaine que l’art tire un trait d’union avec le monde…

Au bout du voyage, je choisis de conserver en moi quelques images lumineuses : celles des sensations de la blancheur neigeuse quand le ciel et la terre ne font qu’un, celles de la folie des aurores boréales, celles des sourires bienveillants de tous mes nouveaux amis, français et groenlandais confondus, croisés au cours de cette aventure.

A présent, je me sens prête à aborder une autre partie de ma vie. Je rentre en Bretagne le jour même de ma fête et je viens de recevoir ce matin le plus merveilleux des cadeaux, signe resplendissant d’un nouveau bonheur : la petite IRIS est née ce matin, ma première petite fille ! QUSANA ! La vie est belle !

Bénédicte Klène


Les énormes nuages de vapeur blanche crachés par les passagers à la sortie de l’avion ont marqué mes premiers pas au Groenland. Sur le tarmac de l’aéroport d’Aasiaat en revanche, ce sont des souvenirs pleins de chaleur et de vie qui ont accompagnés le départ tant notre résidence d’artiste s’est déroulée dans un esprit d’équipage, une troupe qui se serre les coudes pour affronter ensemble le froid comme pour faire la vaisselle.

C’est un curieux sentiment de vacances studieuses qui m’a accompagnée durant ce mois passé à bord du Manguier. Les paysages, somptueux, ainsi que tous les détails charmants ou insolites du bateau et de la personnalité de chacun ont composé un cadre unique et particulièrement inspirant pour penser, dessiner et créer.

Là, plongée au cœur de l’hiver, seule sur la banquise ou entourée à Akunnaaq dans la tiédeur des maisons groenlandaises, l’aventure humaine comme la découverte de l’arctique ont constitué pour moi une expérience exceptionnellement riche, à la fois forte et apaisante.

Un immense merci pour la chance incroyable que vous m’avez offert de vivre cette expérience que je n’oublierai jamais.

Cléa Darnaud


C’est peut être hâtif de ma part de dire que j’ai probablement vécu le plus beau voyage de ma vie à 25 ans… Hâtif dans le sens où j’ai encore beaucoup de voyages et d’expériences à vivre. Mais au fond de mon cœur je sais qu’une telle aventure : vivre sur un remorqueur pris dans les glaces au Groenland, être entourée de ce désert blanc, ces icebergs, loin de tout… Sur cette beauté silencieuse et dangereuse qu’est la banquise… C’est quelque chose d’unique dans une vie.

Habituée à travailler seule en France, je me retrouve au bout du monde, là où l’Homme est peu présent, pour étonnement mieux me rapprocher de lui. C’est comme si la barrière de la langue et de la culture me donnait encore plus envie d’être au contact des habitants. Je me souviens qu’une fois Maria, une artiste et chamane groenlandaise, m’a dit, en souriant, qu’avec mon visage j’ai peut être été une inuit dans une autre vie… Il est vrai que dans le caractère calme, timide et posé des groenlandais, je me suis sentie un peu comme chez moi.

Partie dans l’idée de travailler uniquement autour de la glace, j’ai découvert l’artisanat inuit, avec le travail de la peau et des os d’animaux. C’est quelque chose que je vais beaucoup développer avec la porcelaine.

Je crois que ce bonheur que j’ai ressenti durant toute cette aventure, je ne peux l’exprimer avec des mots…
Certes il y a eu des températures très hautes cette année qui ont fragilisées la glace et ont rendues les déplacements difficiles. Mais il suffisait juste d’une chose comme voir les aurores boréales danser la nuit, regarder le givre sur les hublots au petit matin ou bien marcher sur la banquise face au coucher de soleil pour se dire :

« C’est juste parfait… »

Un grand merci pour nous avoir offert cette chance incroyable.
Qujanarujukrujukrujuk !

Cécile Fouillade


Il nous est parfois donné d’être ici, sans être maintenant. Expérience rare de connecter avec l’état de vie qui tourne en tache de fond derrière le temps. Expérience rare un jour à l’âge adulte de suspendre calmement sa vie, sans en faire une parenthèse, de retrouver la vieille sensation d’aller jouer dehors, dans le paysage, et revivre enfant, libre et sans âge. Expérience rare de retrouver l’être qui nous habite, sans situation, sans famille, et sans étiquette, celui qui « est » quand personne ne le regarde : l’âme nue qui vibre en soi avec son prénom pour seul distinction.

À l’heure de ces retrouvailles, j’ai pleuré des larmes chaudes, sans tristesse, sans peur, sans crainte, sans regret. Des larmes de justesse, de reconnaissance, des larmes vivantes, des larmes qui sur mes lèvres avaient le goût de moi-même. Je rentre … Je rentre différente d’avoir pu redevenir la même.

Roxane Terramorsi


Artistes en résidence (hiver 2019)

Photo Mary Le Bel © 2015

Bénédicte Klène, artiste plasticienne, chroni-croqueuse

Du plus loin que je me souvienne, le dessin a toujours été présent dans ma vie et mon travail. Il est mon fil à plomb. Je suis née en 1957 de l’autre côté de la méditerranée sous le signe prémonitoire du flux, des migrations et du voyage. Une empreinte indélébile qui a marqué en profondeur l’ensemble de ma production artistique. Diplômée de l’institut d’art d’Aix en Provence, titulaire d’une agrégation d’arts plastiques, j’ai eu la chance et le grand plaisir d’enseigner pendant plusieurs années. Depuis la fin 2011, je me consacre à plein temps à mon œuvre artistique. Aujourd’hui, je vis à Rennes, en Bretagne et je travaille là où le souffle du dessin me porte… Artiste plasticienne et chroni-croqueuse, je me définis comme chroniqueuse de l’éphémère, cherchant à mettre en tension les rapports entre le dessin et l’instantané, le reportage graphique et l’enquête documentaire. Le papier et le dessin sont toujours au centre de mon processus créatif : la série des PETITS RIENS est réalisée sur des carnets de croquis de voyage que j’ai longtemps tenus secrets. Celle des PANORAMAS privilégie une expérience du regard qui interroge notre rapport à la mémoire, au temps et au déplacement, au monde et au paysage. À mon sens, l’art doit tirer un trait d’union avec le monde et le dessin en est un formidable outil pour partir à la rencontre. de l’Autre et de l’Ailleurs.

As long as I remember, drawing has always been part of my life and of my work. Drawing helps me to breath. I was born in 1957 on the other side of the Mediteranean Sea under the premonitory sign of flows, migrations, trips and travels. It left a long indelible mark in my artwork. I studied Art in Aix-en-Provence, then in Rennes. After graduation, I taught with great passion and pleasure during several years. I devote all my time to my artwork since 2011. Now, I live in Rennes, in Brittany since a long time and I enjoy going to work where the breath of drawing ON LOCATION carries me … I am a Visual Artist and a “Chroni-croqueuse”. I define myself as a columnist of the short-lived : I would like to make links and to tie knots between drawing and immediate, graphic report and documentary investigation. Paper and Drawing are always in the heart of my creative process. I fill my sketchbooks according to very simple rules : to draw on location, capturing what I see from direct observation, simply and directly with a sepia India ink, and sketching the little things of the life which are in direct line of our sight. LITTLE THINGS Serie is drawed on skecthbooks which remained secret for a long time. PANORAMAS Serie does encourage experience of look which examine our relation to the memory, the time, the travel, the world and the landscape. I do think that Art has to pull an hyphen with the World. Drawing is a fantastic way to go towards the Other One and towards Somewhere Else.

https://benedicteklene.com/


Photo Eric Bourret © 2018

Eric Bourret, photographe arpenteur

Né en 1964 à Paris, je vis et travaille dans le Sud de la France et en Himalaya. Mon œuvre d’«artiste marcheur» s’inscrit dans la lignée des Land-Artists anglais et des photographes-arpenteurs de paysages. Depuis le début des années 1990, je parcours le monde à pied, traversant tout horizon à toute altitude, effectuant des prises de vues photographiques que je nomme «expérience de la marche, expérience du visible». Dans ces images, j’exprime les transformations sensorielles et physiques profondes que provoque la marche. L’expérience du trajet parcouru exacerbe la perception et la réceptivité au paysage. Au cours de ces marches, de quelques jours à plusieurs mois, selon un protocole conceptuel précis qui détermine le nombre et les espacements des prises de vue, je superpose différentes vues du même paysage sur un seul négatif. Ces séquences intensifient et accélèrent l’imperceptible mouvement des strates géologiques et fige l’éphémère temporalité de l’homme. L’accident, l’imprévu sont assumés dans ce concept de saisies photographiques aléatoires. Cette éphéméride désintègre la structure de l’image initiale et crée une autre réalité mouvante, sensible. L’image née de ce «feuilleté temporel» est vibrante, oscillante, presque animée. Des séries plus factuelles insèrent date, lieu, durée, distance parcourue et transmettent ainsi le rythme et l’espace de ce carnet de marche. Mes images peuvent être perçues comme les notes photographiques d’une partition arpentée. Elles témoignent d’une expérience subjective, étant moi-même constitué des paysages que je traverse et qui me traversent. Pour moi, l’image photographique est un réceptacle de formes, d’énergie et de sens. Depuis 1990, mon travail a fait l’objet de nombreuses expositions et acquisitions dans les musées et centres d’art, en Europe, aux États-Unis et en Afrique, notamment: The Finnish Museum of Photography à Helsinki; le Museum of Contemporary Art of Tamaulipas au Mexique; le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain à Nice; le Musée Picasso à Antibes; la Maison Européenne de la Photographie à Paris. De 2015 à 2018, j’ai exposé, entre autres, à Paris-Photo; Dallas Art Fair; Seattle Art Fair; Joburg Contemporary African Art; AKAA, Paris; Start, Saatchi Gallery, Londres; et à la 56° Biennale de Venise.

Born in 1964 in Paris, I live and work in the South of France and in the Himalayas. My work as a « walking artist » is in line with the English Land-Artists and landscape photographer-surveyors. Since the early 1990s, I have walked around the world, crossing any horizon at any altitude, taking photographs that I call « experience of walking, experience of the visible ». In these images, I express the profound sensory and physical transformations that walking causes. The experience of the route taken exacerbates perception and receptivity to the landscape. During these walks, from a few days to several months, according to a precise conceptual protocol that determines the number and spacing of shots, I superimpose different views of the same landscape on a single negative. These sequences intensify and accelerate the imperceptible movement of geological strata and freeze the ephemeral temporality of man. The accident, the unexpected are assumed in this concept of random photographic captures. This ephemeris disintegrates the structure of the initial image and creates another moving, sensitive reality. The image born from this « temporal lamination » is vibrant, oscillating, almost animated. More factual series insert date, place, duration, distance travelled and thus transmit the rhythm and space of this walking book. My images can be perceived as the photographic notes of a surveyed score. They testify to a subjective experience, being myself constituted of the landscapes that I cross and that cross me. For me, the photographic image is a receptacle of forms, energy and meaning. Since 1990, my work has been the subject of numerous exhibitions and acquisitions in museums and art centres in Europe, the United States and Africa, including: The Finnish Museum of Photography in Helsinki; the Museum of Contemporary Art of Tamaulipas in Mexico; the Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain in Nice; the Musée Picasso in Antibes; the Maison Européenne de la Photographie in Paris. From 2015 to 2018, I exhibited, among others, in Paris-Photo; Dallas Art Fair; Seattle Art Fair; Joburg Contemporary African Art; AKAA, Paris; Start, Saatchi Gallery, London; and at the 56th Venice Biennale.

http://www.documentsdartistes.org/artistes/bourret/repro.html


Photo Cléa Darnaud © 2018

Cléa Darnaud, graveur

Née en 1993, c’est à l’atelier du graveur danois Bo Halbirk que j’ai découvert le monde de l’estampe. Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Bourges puis de l’École Estienne avec les félicitations du jury, j’ai travaillé auprès de plusieurs ateliers d’art parisiens. Lauréate du Prix de Perfectionnement des Métiers d’Art j’ai ensuite travaillé durant un an au sein l’atelier de gravure de l’Imprimerie Arte – Adrien Maeght. Dans mon travail je m’intéresse aux notions de déplacement et de perception. À la fois moment de vie et matériau artistique, le voyage permet aussi de déambuler à travers les accidents du paysage. À la recherche de bribes et de détails susceptibles d’évoquer un imaginaire, je cherche à infiltrer le réel pour en saisir des fragments et les recomposer dans mon univers plastique. J’explore le champ de la miniature par des gravures très fouillées, gravées à l’aiguille, déclinées en séries, constituées en ensembles ou rassemblées en éditions. Ces estampes, interrogeant les notions de récit et narration, invitent à une déambulation mêlant réalité et fiction..

Born in 1993, I discovered the world of printmaking at the workshop of the Danish engraver Bo Halbirk. Graduate of the Fine Arts school of Bourges and the Estienne School with the congratulations of the jury, I worked with several Parisian art studios. Winner of the Artistic Skills Development Prize, I worked then for one year at the engraving studio of the Imprimerie Arte – Adrien Maeght. In my work I am interested in these notions of perception and storytelling. At the same time moment of life and artistic material, the trip also allows to meander through the accidents of the landscape. Looking for snatches and details to evoke an imaginary, I’m looking for infiltrate the real, to grasp some fragments and then to recompose them by drawing in my plasic universe. I explore the field of the miniature by engravings very detailed, engraved with the needle, declined in series, made up in sets or gathered in editions. The engravings, questioning the notions of perception and storytelling, invite to a wandering combining reality and fiction.

https://cleadarnaud.wordpress.com


Photo Cécile Fouillade © 2018

Cécile Fouillade, céramiste

Espace, étendue, forme
Irréelle, intouchable, mentale
Contrée, région, terre
Source, questionnement, inspiration.
Peut on rester de marbre ?
Juste passer devant
Poésie de surface
Et puis on s’en va, sans rien.
Ou peut-on rester
Se projeter
Le temps d’un voyage.

C’est durant mon cursus à l’École Supérieure d’Art de Lorraine (88) de 2013 à 2016 que j’ai débuté mon exploration imaginaire dans les contrées polaires. Durant ces trois années d’expérimentations, j’ai rencontré la terre. Après une année de Brevet des Métiers d’Art en céramique au lycée Henry Moisand à Longchamp (21), je suis entrée en formation à la Maison de la Céramique de Dieulefit (26) en 2017. Les porcelaines, c’est un vaste continent blanc à la fois délicat et capricieux. Elles se fissurent, se déforment et parfois se brisent, c’est un paysage qui se questionne sans cesse. Des blocs de glaces, des roches qui dansent dans l’espace ou bien figés dans l’émail, je suis inspirée par le minéral et les icebergs. Pour moi, c’est l’art du feu qui rencontre l’art du froid. Un hommage, un bout de rêve, une balade… Mes sculptures de porcelaine forment un monde à la fois proche et lointain..

Space, Expanse, Shape
Unreal, untouchable, construction of the mind
Country, Region, Land
Source, questioning, inspiration
Do we stay impassible ?
Simply pass it by ?
Surface poetry
And then leave, unsuccessful,
Or do we linger ?
Project ourselves
Over a entire journey.

It was during my studies at the École Supérieure d’Art de Lorraine (88), from 2013 to 2016, that I began my imaginary exploration of the polar regions. During those three years of experimentations, I met the clay. In 2017, after a year spent working ceramics at Lycée Henri Moisand in Longchamp (21), I started practicing at La Maison de la Céramique in Dieulefit (26). Porcelains is a vast white continent, sometimes delicate, sometimes capricious. It cracks, changes shape, even breaks. It’s a landscape that is constantly shifting. Blocks of ice, rocks leaping in space or frozen in enamel. I’m inspired by minerals and icebergs. I see it as two art forms colliding in harmony : fire and ice. A tribute, a fragment of dream, a beautiful ride. My porcelain sculptures create a world both close and remote.

fouilladececile.wixsite.com/icebergdeporcelaine
www.instagram.com/ceciilefouillade/
fouillade.cecile@orange.fr


Photo Jean Baptiste Millot © 2018

Roxane Terramorsi, danseuse, chanteuse, comédienne, musicienne

Après des études d’éthologie et de biologie qui m’ont amenée à étudier les singes dans la jungle et les blattes en laboratoire, je décide de me consacrer à la musique. Je pose mes mains d’enfant sur une clarinette, mais je réalise vite que je possède déjà en moi l’instrument de ma musique, la voix ! A 18 ans j’enregistre un premier album avec mes parents avant de partir plusieurs mois au Gabon suivre une colonie de primates en forêt. Là-bas, je chante dans l’église du village et goûte sans le savoir aux éléments qui nourrissent encore aujourd’hui ma démarche artistique. Je me professionnalise au moment d’entrer à l’«American School of Modern Music» en 2008. Après plusieurs années de scène parisienne je continue ma formation avec le chant du monde à l’institut des «Glotte-Trotters». Avec un premier EP en 2013 (Living Everywhere) et un album en 2016 (In Time In Space), le groupe Archibald est l’accomplissement et la synthèse de toutes mes expériences. Un nouvel EP (Still That Girl) sortira le 16 novembre 2018. Depuis 2008 je met à profit mon amour du théâtre et du clown au sein de la troupe des Franglaises («Molière du meilleur spectacle musical» en 2015) en tant que danseuse, chanteuse, comédienne, clarinettiste et cornettiste.

As a former biologist and behaviorist, I first studied monkeys in the jungles and coackroches in laboratories, before dedicating myself to music. I start playing the clarinet as a child, but I soon realize I already have my own instrument within me : my voice. At the age of 18 years old, I record a first album with my parents, before leaving for Gabon to carry out a scientific forest radio-tacking of primates. There, to sing, I go to the church, at the village, and gather there, without even knowing it, the fondations of my artistic process. I turn professional when entering the « American School of Modern Music » in 2008. After a few years of performance in Paris, I keep on learning world singing at the « Glotte-Trotters » institute. Leader of the group ARCHIBALD, this musical project is the achievement of my history and give to share my personal and organic vision of the world. We released a first EP in 2013 (Living Everywhere), an album in 2016 (In Time In Space) and out last production (EP Still That Girl) will be delivered on November the 16th. Since 2008, I also put to good use the practice of theater and clown within the troupe « Les Franglaises » (awarded «Molière of the best 2015 musical show») as performing dance, singing, acting, clarinet and cornet.

www.roxaneterramorsi.com
www.facebook.com/roxane.terramorsi
terramorsirox@gmail.com
www.youtube.com/channel/UCnBn4pkfkiyBQBJAOlMxzag
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www.facebook.com/ArchibaldMusicBand/
contact@archibaldmusic.com
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Équipage

 

PhilPhilippe, capitaine du Manguier

Philippe Hercher a une passion, la mer. Et son corollaire, les bateaux.

Navigateur amoureux des horizons houleux,  enthousiaste de la diversité du monde,  amateur d’art, d’histoire, de littérature, il décline la mer sous toutes ses formes: navigation, convoyage, enseignement, construction navale, mise en valeur du patrimoine maritime … En symbiose avec cette passion, il est animé d’une curiosité insatiable pour les autres et pour l’ailleurs. Avec Philippe, la navigation devient partage. Partager avec ceux qu’il rencontre au gré des vents ses motivations, ses découvertes, ses enthousiasmes. Ses doutes parfois. Racheter un ancien remorqueur semblait être inscrit dans ce parcours de marin atypique … et depuis, il tient bon la barre, en tant que capitaine et responsable d’expéditions.

«One of the most beautiful way to be proactive is to witness in the art creation».

Philippe Hercher has a twin passion, the sea and the boats. Sailor in love with rough horizons, enthusiast for the diversity of the world, amateur of arts, history and literature, he tells the sea in its most various ways: navigation, joined voyages, education, naval construction, promotion of the maritime heritage… Together with his passion, he shows an insatiable curiosity in others and new destinations. With Philippe, navigation turns into sharing. Along with the ones he meets during his voyages, he shares his motivations, his discoveries, his enthusiasms, and some times his doubts. Purchasing the Manguier in 2002 appeared to be written in the course of this unique seaman… since then, he keeps on sailing, as a captain and expedition leader in an environment he got to know: the Arctic.

https://lemanguier.net/philippe-hercher-homme-de-la-mer/

Oïjha, second

Ann-Isabelle Guyomard, alias Oïjha, est une artiste plasticienne porte-parole des régions polaires. Docteur en droit de l’Antarctique, elle a réalisé des œuvres de Land Art en Arctique et en Antarctique, et est à l’initiative de la première exposition de la France sur le continent blanc : « GAMMA – Grandir l’Art Moderne Méditatif en Antarctique », actuellement tenue dans la station Dumont d’Urville, Terre Adélie. Artiste en résidence en 2018 sur le Manguier, elle occupera le poste de second pour la résidence d’hiver 2019.

Ann-Isabelle Guyomard, alias Oïjha, is a visual artist dedicated to polar areas. PhD in law for Antarctica, she has performed Land Art works both in the Arctic and the Antarctic and has initiated the first exhibition of France in the Seventh continent : « GAMMA – Growth of Antarctic Mindful Modern Art », currently taking place in the Dumont d’Urville scientific station, Adelie Land. A Resident Artist in 2018 on the Manguier, she will second the captain during this residency.

https://www.oijha.com/