Un matin pas comme les autres, par Férial

Six heures trente ce matin. Première nuit dans le bateau, premier réveil derrière le hublot. Les premières fois, c’est toujours beau. Le givre colle aux vitres. Les cheveux en bataille, estompés dans la brumaille, Philippe est une statue de verre. Endormi, enseveli, ses songes au creux du lit.

La petite lampe de Cora m’invite au silence. Son crayon glisse sur le papier gourmand. D’histoires sucrées, d’émotions cutanées.
Petite lumière au milieu de la pénombre, la bougie sur le comptoir fait des ombres. Sur les pommes, nos fantômes.
Sortir de sa torpeur, se hisser au jour, faire du café, oublier son amour. Je me fais discrète, je ne connais personne, le parquet grince, me sens seule au monde. Le froid taquine mes os. Le poêle n’est pas encore allumé, Louis rêve sous son duvet. Le jour se lève sur la glace. J’enfile mes godasses. Premier jour sur la banquise. Je suis conquise.


3 réflexions sur “Un matin pas comme les autres, par Férial

  1. c’est beau ce noir et blanc pour des premières impressions
    merci de pouvoir vous suivre sur le manguier
    un coin de rêve
    chaleureuses pensées

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