6 février 2018, froid et blizzard ! par Phil le marin

Le temps change à une vitesse stupéfiante en Arctique, c’est bien connu. Hier journée superbe, le soir ciel constellé d’étoiles, clin d’œil d’une aurore boréale en début de nuit, et à 3h du mat, soudain le vent qui rentre et qui monte. Premier battement, premier ronflement. Puis c’est au tour des mâts d’entonner leur mélopée.

Au matin, on ne voit pas à 50 mètres, et les coursives sont blanches de poudreuse.

Devant la tempête (annoncée depuis plusieurs jours déjà), Jens Pitaa a déclaré forfait et n’est pas venu chercher Arnaud qui devait assurer le cours aujourd’hui. Tempête assez violente puisque le toit de la salle des sports d’Aasiaat a été endommagé !

La semaine dernière, au cours d’une très officielle réunion à l’école, il a été décidé que l’équipe des artistes animerait toute la semaine la classe à l’école. Au programme, un peu d’enseignement du français (c’est merveilleux de voir que dans un petit village aussi reculé qu’Akunnaaq, il y a un vrai souhait d’entendre et d’apprendre le français), une présentation de l’endroit où l’on vit, comment est organisé l’école en France, quel genre de nourriture est la notre et ce que nous mangeons.

Fleur a démarré le lundi, Arnaud devait continuer le mardi, Oïjha le mercredi et Aurélie/Théo le jeudi. Avec pour la journée de vendredi échange culinaire: soupe de poisson groenlandaise et pizza de notre côté, une spécialité bien française ! Mais aussi, danse et présentation des travaux réalisés pendant la résidence le samedi.

Avec cette tempête, le programme est bouleversé, mais nous n’arrivons pas à tenir en place, et une équipe d’expédition se met en place pour rejoindre Akunnaaq en début d’après midi. Vent violent, bourrasques de neige, tout y est pour vraiment se croire (enfin !) au Groenland. Le spectacle à l’arrivée à Aku est grandiose: la mer est déchaînée, explose en gerbes de glace en se heurtant aux îles au large d’Aku et la houle fait danser la glace encore fragile de la baie. Douches, blog, courses et c’est déjà le retour, plus facile, vent dans le dos.