Ce matin, je me suis levé à 8 heures. Dans un demi-sommeil, j'avais entendu le café monter dans la cafetière depuis quelque temps déjà, mais je n'arrivais pas à me sortir du lit encore tout chaud de la nuit …
Cécile, assise à la table du carré, lisait Paasilinna en buvant son café. Elle était inondée du soleil levant qui entrait par l'ouverture aménagée dans la toile extérieure qui ceinture le Manguier. C'était une belle vision, de celles qui vous remplissent de joie pour le restant de la journée. Je suis resté un bon moment assis sur le tabouret que je suis en train de sculpter en sirotant mon café. Silence du matin. Au bout d'un moment, j'ai aussi pris mon livre, la formidable saga d'Arluk au Groenland, encore une petite merveille de Riel (merci Paul !), et je suis resté un bon moment à lire …
Je suis sorti faire un petit pipi dehors, et je me suis dit que par – 26°C, on était quand même bien à l'intérieur. Un peu plus tard dans la matinée, comme on était samedi (non, je blague !), j'ai fait un brin de toilette après avoir chauffé une casserole d'eau sur le poêle à bois, qui ronronnait déjà. Le temps était magnifique, grand soleil, pas un souffle de vent. Nous avons décidé avec Cécile de partir faire un pique-nique vers le nord, en reconnaissance du camp de Tony que nous comptons bien aller voir dès qu'il y sera (vers la début mai nous a-t-il dit).
Pendant que nous nous préparions (ce qui, sous ces latitudes, prend un certain temps), Eolie s'est mise à tourner, ce qui m'a permis de déduire en toute logique que le vent s'était levé. Moins d'une heure après, le vent s'était transformé en un bon petit blizzard de S, et même si le soleil brillait toujours, nous avons modifié nos plans. Je me suis dit que rien ne laissait penser que le temps changerait aussi vite, et qu'il faut jamais sortir dans ces coins-là, même par grand beau, sans GPS …
J'ai passé un moment dans ma caverne d'Ali Baba (trad: l'armoire matériel de la salle machine …), et j'ai finalement déniché un bout de tube qui conviendra pour le montage de la deuxième éolienne. Rafraichi par ce "long séjour" en salle machine, j'ai bu un thé du thermos que nous avions préparé pour notre virée, puis je suis parti me recaler sur une banquette avec mon bouquin sous le bras. C'est le problème des bons bouquins …
Un peu après midi, Agathe est venu m'annoncer qu'une soupe "chinoise" était servie ! Comme elle n'avait pas trop l'air chinoise, on y a ajouté une goutte d'huile essentielle de citronnelle, ce qui n’était peut-être pas une excellente idée … Enfin, on s'est régalé quand même. Je suis retourné "fissa" à ma planque d'avant le repas, mais au bout de 2 chapitres, j'ai fermé les yeux et me suis laissé aller à faire une petite sieste … Le vent ayant encore un peu forci cet après-midi, j'ai fait quelques bouts de film de la neige soufflée par le vent et de cet horizon infini et nu qui me manque déjà …
Pendant la préparation de la résidence d'artistes, j'avais reçu un courriel d'une personne qui me demandait à quoi ressemblait une journée type sur le Manguier pendant l'hiver Arctique. Sa question m'avait bien fait réfléchir, et j'avais envisagé pas mal de scénarios possibles … sauf un seul, le vrai.
Haha ´c’est le problème des bons bouquins ! ´ bien vu !!
Sinon c’est bien une bateau corse, bateau à l’arrêt depuis des mois et équipage à bord !!
Continuez c’est génial votre belle aventure
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