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Nous décidons donc de prendre les choses avec philosophie, de passer le week-end au bateau et de faire une autre tentative d’approche lundi matin si le temps le permet.
Entre temps, il y a un programme chargé à la clef : redémarrer le groupe électrogène et stimuler Dickie, la grosse poussive (cuisinière à gasoil pour ceux qui auraient oublié). Moyennant un habile stratagème (la batterie 12V du groupe est mise à charger à l’aide d’un chargeur de batterie alimenté en 220V par le convertisseur alimenté lui-même par les batteries 24V du bord !!! Vous me suivez !) et une bonne nuit de charge, la batterie fait son office et relance le groupe sans trop de problèmes. Et voilà la lumière revenue dans le carré. Il en va différemment de la cuisinière. Le fuel ne s’écoule plus, et pourtant il n’est pas congelé dans le bidon. Les tuyaux d’approvisionnement extérieurs trop étroits sont probablement gelés. Philippe s’escrime en d’ingénieux systèmes et finit par rèussir à démarrer Dickie !!! Tant mieux, samedi on enregistre -35°c à l’extérieur. Ça picote le bout du nez …
Le temps passe vite, déjà lundi. Le vent qui s’était levé pendant la nuit faiblit à mesure que le soleil se lève. La température s’est radoucie, le thermomètre est remonté à -20°c.
Vers 11heures, on se met en route vers le village. On a alors hâte de pouvoir récupérer Rusty, sans nous douter du revers cruel de la nature pourtant déjà à l’œuvre.
Agathe est toute heureuse de retrouver l’école, la maîtresse, les copains. Nous atterrissons chez Ray qui nous offre l’hospitalité : une chambre à l’étage pour dormir et le reste de sa maison à partager comme bon nous semble, le temps que le presbytère soit opérationnel. Nous prenons donc nos quartiers d’hiver sans d’autres façons. Bien que la situation soit provisoire, je commence à percevoir la tournure que vont prendre les événements ! Qu’importe, Ray est vraiment adorable, prévenant. Il nous assure que nous ne le gênons absolument pas, que ses filles (les trois dernières) désertent de plus en plus le foyer et qu’il y a vraiment de la place pour tous !
Nous voilà donc immergés en foyer inuvialut pour un temps indéterminé ! Agathe a une petite phrase laconique : » Ah ben c’est une expérience »
The sunshine is back (continuation), by CZH
We decide to take things in stride, spending the weekend on the boat and making another attempt of approach Monday morning if the weather permits.
Meanwhile, there is some tight schedule: Restart the generator and stimulate Dickie, the big diesel stove for those who’d have forgotten. With a smart idea (the 12V battery from the generator is set to load with a battery charger powered by the 220V converter, fed himself by 24V batteries on board! Hope you all followed!) and a good night charging, the battery is doing the job and boots the generator without too many problems. And now the light is back in the ‘wardroom’. It is going as well as for the stove. The fuel doesn’t flow, and yet it is not frozen in the can. Too narrow external supply pipes are probably frozen. Philippe comes with ingenious systems and eventually succeed to start Dickie! Fair enough! Saturday was recorded -35°C / -31°F outside. It’s tingling the nose end…
Time flies, it’s already Monday. The wind that had got up during the night fades as the sun rises. The temperature has softened, the thermometer rose to -20°C.
Around 11 AM, we set off towards the village. Then we are waiting to get Rusty back, yet without doubting the cruel side of nature that was already at work.
Agathe is all happy to go back to school, and meet her teacher, her buddies. We land at Ray’s, who’s offering us hospitality: a room upstairs to sleep and the rest of his house to share, as long as the presbytery isn’t operational. Although the situation is temporary, I begin to see how things will maybe turn! Whatever, Ray is truly adorable, thoughtful. He assures us that we are absolutely not bothering, his daughters (the last three) increasingly deserting home and that there really is room for everyone!
We are thus immersed in an Inuvialut home for an indefinite period! Agathe had a terse word: « Ah well it’s an experience! »
English translation by Tanguy
Chère Agathe,
Oui, c’est une sacrée expérience que tu vis et je t’admire. Ce ne doit pas être facile tous les jours pour toi, mais ce que tu vis aujourd’hui fera de toi ce que tu seras demain : une personne ouverte sur les autres, sans préjugés, porteuse d’espérance pour les générations futures.
je t’embrasse.
Olivier
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