Artistes en Arctique

Akunnaaq semble une ville fantôme … enfin, un hameau fantôme ! Plus de la moitié du village est confinée à la maison avec rhume, toux, fièvre … L’école a fermé: tous les élèves étaient malades … Les ateliers, prévus la semaine dernière, ne commenceront que demain. C’est Bénédicte qui ouvrira le tir. Sous réserve que le retour à la normale ait bien eu lieu.

Cause probable de cette véritable épidémie : la température, incroyablement douce. Le 1er mars, le thermomètre enregistrait – 2°C ! La température moyenne oscille entre -5°C et -10°C, une température habituelle à la fin de mois de mai ! Pendant plusieurs jours, la route des moto-neiges a été coupée à nouveau côté Aasiaat. Ici, on continue d’aller à Saqqardlip, mais par un seul chemin, celui qui mène à « maqqat » (la terre glaise, celle que nous avons cherché en vain en septembre, avant d’aller, bredouilles, au supermarché … !). Résultat: il y a belle lurette qu’on ne voit plus un fruit ni un légume à bord. les oeufs, stockés en quantité, sont épuisés aussi. Alors on se rabat sur le caribou, ou le phoque ! Et les pâtes, valeur sûre !

Le Cap’ n’a pas été épargné par cette épidémie, et c’est à fond de cale que l’équipage l’a confiné deux jours durant, lazaret improvisé d’où filtrait une pâle lumière, au pain sec et à l’eau très fraiche. Il ne doit sa survie qu’à son histoire, ayant connu dés sa naissance les 45°C à l’ombre d’un sud marocain du mois de juillet …

Mais, résultat de cette mesure drastique, le reste des artistes semble avoir échappé aux miasmes ! Espérons …

Ce soir, nuit à Akunnaaq, pour être à pied d’œuvre demain matin à l’école avec Bénédicte et Eric à la caméra. Maria est rentrée (enfin) à Aasiaat. La malheureuse Maria se désolait de ne plus pouvoir repartir, car les conditions de glace empêchait tout déplacement …

Avec un peu de glace, tout va tellement mieux !