Jean Proal est né à Seyne-les-Alpes en 1904 et, les filles et les gars, vous connaissez certainement ses écrits. Moi je viens seulement de les découvrir. J’aime beaucoup ce passage glané dans « Les Arnauds » (Denoël, 1941). Il me fait penser à vous :
« Si je taille les copeaux de mélèze qui serviront demain à allumer le feu, pourquoi ne pas leur donner de belles formes : celui-là sera une lame courte, celui-là une corne aigüe de chamois, celui-ci une aile d’épervier fine et sèche. Le tison de bois gras qui éclairera la veillée, fiché dans un anneau de la cheminée, pourquoi ne pas lui donner au couteau la forme déjà d’une flamme? Ainsi, dans l’ombre tiède des premières cavernes, l’hiver a dû susciter la poésie, consolation des hommes. »