Complainte du phoque cendré
(sur inspiration et air de la « Complainte de la Blanche Biche », légende du Moyen-Âge, France)
La mère, la fille vont au rivage
L’une sourit, l’autre soupire
C’est qu’elle porte au cœur un présage
Que rien n’apaise ni ne retire
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Sous ses cheveux se dessinait
L’empreinte bleue du phoque cendré
Et pour son malheur chaque nuit
Dans l’océan se transformait
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
« C’est que, ma mère, je ne puis fuir
Cette destinée qui est la mienne
Dessous les flots toujours partir
Sans qu’à la berge on me retienne »
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
« Hier les chasseurs m’ont vu
Et ont préparé leur harpon
Le pire est mon frère Angaju
Son geste est clair comme l’horizon »
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Assemblés au festin de chair
Le soir venu tous festoient
Angaju mange près de sa mère
Qui soudain murmure tout bas
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
« Tu es le chasseur le plus fier
Mais dans le fjord nage Nuka
Retiens donc ton harpon de fer
Ou bien ta sœur tu tueras »
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Angaju rit et n’en croit rien
« Vois-tu les kayaks sont prêts
Ma mère nous chasserons demain
Pour attraper ce phoque cendré »
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Et sous la terrible clarté
Nuka se débat et se cache
Mais les chasseurs sont lancés
La vitesse efface leurs traces
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Angaju la voit le premier
De son geste fort il envoie
Le harpon qui soudain rougeoie
Dans les eaux noires elle est touchée
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Hissée à bord, on la dépèce
Et son pelage est retourné
Quand soudain sous son sein doré
On voit le cœur d’une déesse
Nuka prend garde
La lune est ronde
Nuka prend garde
La glace gronde
Sous ses cheveux se dessinait
L’empreinte bleue du phoque cendré
Et pour son malheur chaque nuit
Dans l’océan se transformait
Oïjha
www.oijha.com/auroras-corpus
Merveilleux! Fred LEBLANC conteur « malheureux » de n’avoir pas pu être parmi vous !
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