

C’était une cérémonie intime, que l’au revoir au soleil, le 27 novembre à midi, depuis le point culminant de la ville. Kristin (en rouge, sur la photo), institutrice en maternelle, est la seule Groenlandaise du coin à pratiquer encore ce rite. De quelle façon? Être là, c’est tout, avec le Sentiment…
Ensuite, elle nous a accueillies dans sa splendide maison grand confort, pour allumer le cierge de l’avent, boire du café avec des beignets au sucre glace et nous raconter mutuellement nos coutumes de fin d’année.
Le 27 novembre semble en fait ici le début d’une espèce de fête des lumières qui va durer plus d’un mois. Les gens ont commencé à décorer leur intérieur, un lampion en forme d’étoile brille derrière chaque fenêtre, on allume des bougies quand on reçoit un invité. Certains ont gardé dans leur sous-sol, depuis l’été dans un sac en plastique, des rameaux de camarine, restés bien verts, avec lesquels ils forment une couronne qu’ils suspendent horizontale, lustre à chandelles.
À 15h, il fait nuit noire et, hier, un grand concours de monde, des vieux jusqu’aux bébés, était dehors, devant la mairie, pour assister à l’allumage du sapin municipal. Puis à l’arrivée d’un Père Noël et de ses assistantes dans le camion des pompiers. D’après une doctoresse danoise, ce ne pouvait être qu’un voyage de reconnaissance, pour vérifier le nombre d’enfants à visiter le 24 décembre. Il s’est avéré que c’était un « shooting » : chacun pouvait se faire prendre en photo avec l’illustre personnage, devant le sapin.
Ce matin, Keven et moi avons pratiqué de notre côté une petite cérémonie qui promet d’être récurrente dans les jours qui viennent : aller voir où en est la glace dans le mouillage d’hiver du Manguier. Une pellicule fine, molle et blafarde garnit le fond du havre et ses anses peu profondes. Avant-hier, cela évoquait des méduses éparses, aussi translucides que velelles mais plus grosses. Exactement comme dans le récit de Pythéas de Marseille et d’avant Jésus-Christ !