Après bien des péripéties : problème de carte bancaire qui ne passe plus, avion qui n'est pas sûr de décoller pour cause de brouillard … Je suis finalement arrivée à Qikiqtarjuak, dénommée plus simplement Qikiq, dans le détroit de Davis pour, dans mon esprit, descendre vers la Gaspésie.
Le dernier avion (le 3ème en partant de Montréal) pour me transporter jusqu'au Manguier était un petit avion à hélices à 16 places. Nous étions 16 au départ puis, après une courte escale, nous n'étions plus que 8 jusqu'à Qikiq.
Le vol m'est apparu assez tranquille mais quand l'avion a commencé sa descente, 2 jeunes Inuit qui rentraient chez elles se sont mises à trembler, à prier, à crier, … ce qui n'était pas trop fait pour me rassurer. Heureusement la magie de ce que je voyais en bas a pris le dessus : le Manguier à l'ancre au bord de la piste et, très vite, j'ai aperçu l'équipage : Olivier, Sam, Brigitte et Pierre qui faisaient de grands signes.
C'était MAGIQUE, AMAZING !
Il y a pas de mot pour décrire l'émotion des retrouvailles.
Captain Phil était sur le bateau à faire des signes également.
Puis il y a eut le départ de Brigitte et Pierre et la vie du bord s'est réorganisée.
Mais, changement de cap. Direction le Groenland.
Puis Olivier et Sam sont partis également et une autre vie a pris place entre lessives, inventaire des denrées restantes et rangement des coffres, dégréement, vidage des cuves, etc …. en vue de l'hivernage prochain.
Artistes en Arctique 
« Nous étions 16 au départ puis après … »
Là, je me suis dit : merde, le pilote n’en a quand même pas largué quelques-uns dans la toundra pour économiser le carburant !
Plus sérieusement, pour les lecteurs qui seraient tentés par les fabuleux voyages dans ces contrées lointaines, il ne faut pas s’attendre à un programme gravé dans le marbre par un gentil organisateur que l’on s’empressera d’attaquer en cas de changement de dernière minute. Tout peut arriver, même le meilleur !
« La glace et le temps sont maîtres »
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