Mais pas trop loin tout de même, quand le skidoo a des ratés on se dit qu’il vaut mieux ne pas être trop perdu. Nous sommes partis à Nivaq avec moto et traineau pour faire ce bivouac depuis longtemps prévu. Et c’est là dans le reste du village, alors que l’on s’apprêtait à traverser une banquise encore inconnue pour nous, vers une petite ile où l’on supposait trouver une cabane, que pafpafpaaaf la motoneige fait des siennes, elle ne veut plus partir. Il faut dire qu’on est bien là où l’on est. On envisage les possibilités. À l’ouest la cabane imaginée ne devrait pas avoir bougée. Mais si l’on revient sur nos pas puis bifurquons un peu plus à l’est, nous savons où trouver un abri avec chauffage et lits. Il est 17h passé. On trafique encore, pas longtemps, change la bougie et c’est parti. Facile finalement, c’est simple l’aventure. Sur la banquise nous allons à l’est en suivant les traces qui longent de près la côte, comme si on avait maintenant peur de s’éloigner. Signes de la fin proche de la terre blanche et glacée ? La cabane est presque à l’ombre, elle fait face à une longue et grande crête, Aluu nous dit la porte. On rentre. Il y a du gasoil dans la petite cuve et le poêle s’allume. Il y a trois lits, une table, des chaussures, des bougies, du lait et des bricoles qui trainent comme on s’attend à trouver, boites, pots, papiers, t-shirt suspendu à un clou. La nuit est claire et fraiche. On se couche avant le jour et une clarté bleue nous accompagne dans le sommeil. Il fait chaud. Au matin, le soleil est debout bien avant nous, il illumine une brume brillante qui diffuse sa lumière sans ombres. Les vitres sont gelées, nous rallumons le poêle et buvons un café. On hésite. Sommets ou vallées, nous ne voyons que les cailloux noirs devant nous. Alors nous décidons de rentrer par un chemin connu. Je finis le voyage à pied à travers la banquise, la brume s’est éloignée. J’en profite car par endroit on nous dit de plus aller. Nous repartirons dit-on, cette cabane nous fait envie, et nous irons peut-être à ski.





Bonjour les amis. En regardant les photos je vous imagine tellement. Très jolis croquis Louis. Bonne route.
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Pafpafpaaafff …
Ça me rappelle le jour de mon départ de Kaasarfik. La même bougie récalcitrante, avec en plus un peu de manque de volonté du carburateur.
Bref, avec Cécile, la femme de Phil nous avons dû pousser le traineau portant nos bagages pendant quelques centaines de mètres pendant que Phil était la tête sous le capot …
L’avion, bien sûr, ne nous attendrait pas !
Finalement, la bête est revenue à de meilleurs sentiments, à notre grand soulagement car l’aéroport était à plus de trois kilomètres, le tout dans la neige poudreuse.
Patrick
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Avec la Toundra, c’est assez basique: bougie, carburateur, aération bouchée (par la neige) ou ficelle du démarreur qui reste dans la main. Mais bon… ça fait toujours une petite sensation de mollesse dans la poitrine et dans les genoux. A moins que ce soit l’ours qui s’amuse avec son paquet de sucre dans le réservoir…
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Impressionnant cours de mécanique ! Et venant de ma Doudou, c’est encore plus impressionnant ! Comme quoi, on n’en finit pas de s’étonner …
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T’écris bien Louis… Ça fait du bien de lire ça. Le fromage rouge me manquerait presque..
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Quelle aventure sur cette banquise ! ! mieux vaut savoir se repérer ! un grand bonjour à vous 3 et un bisou à notre fille Cécile.
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Alors, vous n’avez pas entendu les Qivitoq de la cabane? Bizarre…
J’adore ces dessins à cheval entre deux pages: à la pliure du cahier, c’est peut’etre une porte qu’on peut entrebâiller pour s’y glisser.
Alors je vois tout sous mes paupières, la cabane à l´ombre, la bouteille de lait, les vagues pétrifiées, le trajet en skidoo.
Tâtez bien la banquise pour savoir où elle en est!
Pensées de la rue de la Réunion
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