La Cabane au Canada par Philippe Oddou

Philippe R écrivait précédemment notre étonnement de voir défiler autant de calanques et de criques fort attirantes sur cette côte Nord du Labrador (du moins avec la météo actuelle) sans aucune trace de présence humaine, ni à terre, ni en mer puisque depuis le départ de Sisimiut, et 600 miles parcourus, nous n'avons croisé que … 2 voiliers !
Et voici que dans la belle anse d'Hébron où nous avons été accueillis par la baleine Mink, trône LA cabane au Canada.
Avec Robert et Ulysse, nous débarquons vers ce petit cabanon ma foi avenant avec son toit en bon état et sa façade peinte.
Première trace des hommes sur la grève, une balle de base-ball signée de 2006.
Dans la cabane et autour, le bric-à-brac nécessaire à la survie " into the Wild " :
bouteilles de Pepsi, boîtes de conserve, couteau à filets (stainless steel made in China),
deux lits, la cuisinière et le poêle à mazout.
Dehors, une cinquantaine de fûts vides et rouillés, les restes de la connexion d'un groupe électrogène, un grand filet encore capable d'attraper artics chars et saumons en pagaille, les outils du parfait petit bricoleur, et tout un tas de bidules bien utiles par ici.
Bref mon bon, comme dit la chanson, le Bonheur, c'est un petit cabanon …

Sauf que celui là a été vandalisé à l'intérieur, par des gugusses qui n'ont rien trouvé de mieux que de casser ce que d'autres avaient construit, occupation qui semble commune à un nombre incalculable d'êtres dits humains sur toute la planète … même au Nord du Labrador où un bon petit cabanon peut pourtant valoir plus cher que tout l'or du monde …
Ulysse émet l'hypothèse de l'œuvre d'un ours. Pas trop naïf quand même, il note qu'il n'y pas de traces de griffes … mais plutôt de coups de poings et autres instruments dont a su se doter l'homme bête et méchant …
Heureusement que la nature fait comme souvent bien les choses, et parmi les mousses, herbes et petites céréales, Robert identifie quelques jolis bolets rudes que nous ramenons fissa au Manguier, où le Capitaine s'est mué en pizzaiolo hors pair !
Oui, ici les bolets ne peuvent qu'être rudes car sous ces latitudes, tout est rude, très rude, voire même très très rude … et en plus y'a pas de bois !


Une réflexion sur “

Laisser un commentaire