A une époque, j’ai appris qu’il y avait environ 60 mots pour désigner la neige chez les eskimos quand nous n’en avions qu’un seul. Ceci pour illustrer la relativité des choses selon la réalité de notre environnement, certainement. Pour l’instant, je ne connais qu’un mot : « aput ».
Par contre, ce que l’on nomme aput ici, n’a pas grand chose à voir avec ce que l’on appelle neige chez nous. Encore une autre réalité, sans doute liée à la température, à la sécheresse de l’atmosphère, au vent. Aput, c’est avant tout de la poudre. Insaisissable. Pas la peine d’imaginer faire un bonhomme de neige ou une bataille de boulles de neige. Tout retombe en paillettes scintillantes. Lorsque les flocons ou plutôt les grains s’agglomèrent, cela forme une matière extrêmement compacte et légère à la consistance de meringue. C’est ce qui forme les congères. En Arctique (une des régions les plus sèches du monde, la plus sèche du continent Nord américain après le désert d'Arizona !) la neige semble davantage provenir du sol que du ciel. Le peu de précipitation accumulée durant l’automne est balayée, soufflée par le vent. Le blizzard provoque de la poudrerie et les congères se disent « snowdrift », sur la même construction que « driftwood » qui désigne le bois flotté. Tout comme la mer charrie le sable et modèle les fonds, le vent imprime le courant, les vagues et les ridules sur le flanc des collines ou sur la banquise. Après chaque « soufflée » (comme on dit au Québec), des monceaux de neige se retrouvent colmatées autour des maisons qu’il faut déblayer à coup de tractopelles. Pour circuler à pied, pas besoin de raquettes. Lorsque le sol n’est pas recouvert de glace sertissant chaque pierre, la neige est suffisamment solide pour ne pas s’y enfoncer.
Le plus surprenant est sans doute le bruit que produisent nos pas quand on foule cette neige. Cela crisse, couine, grince, tinte, résonne en profondeur. Un bon moyen quand tu dors dans la tente d’entendre arriver un ours polaire, à ce qu’il paraît. Et l’autre jour, j’ai été surprise par un curieux tintinnabulement, à la fois très doux et cristallin. Au bout d’un moment j’ai compris que ça provenait des petits caillots de neige que je propulsais en marchant et ça m’a fait l’impression de découvrir une couleur que je n’aurais jamais imaginée exister.
nous avons les mêmes références littéraires
je comptais sur toi pour approfondir mon vocabulaire eskimo !
que de poésie
il va falloir que j invente des mots pour dire SUPER ou WHAOU
donc
SUPERWHAOU!!!
bisous
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