Artistes en Arctique – Résidences 2026

Artists in the Arctic – 2026 residencies

Les résidences 2026 s’ouvriront de façon inédite avec l’accueil dans la Maison Culturelle d’Akunnaaq de Stéphanie LERAY-CORBIN (mosaïste d’art), Marc LERAY (cuisinier d’altitude) et leur fille Fréhel qui sera scolarisée pendant le mois de janvier à l’école du village. Une sélection toute particulière qui permet d’ouvrir encore davantage les critères de sélection. Bienvenue à l’art culinaire du bout du monde!

Elles se poursuivront avec la Compagnie l’Orangerie: Marianne TETON (fondatrice, comédienne et metteuse en scène) et OÏJHA (artiste associée) qui travailleront ensemble sur la création « Zone Blanche ». Au programme: événements surprises au village d’Akunnaaq et création d’un spectacle inspiré de la nuit polaire.

Tous les détails sur ces nouveaux.elles artistes en résidence ci-dessous.

The 2026 residencies will open in an unprecedented way with the arrival at the Akunnaaq Cultural Center of Stéphanie LERAY-CORBIN (art mosaicist), Marc LERAY (mountain chef), and their daughter Fréhel, who will attend the village school during the month of January. This is a very special selection that further broadens the selection criteria. Welcome to the culinary arts from the end of the world!

These collaborations will continue with Compagnie l’Orangerie: Marianne TETON (founder, actress, and director) and OÏJHA (associate artist) will work together on the creation « Zone Blanche ». The program includes surprise events in the village of Akunnaaq and the creation of a show inspired by the polar night.

Full details about these new artists in residence can be found below.


Créations hivernales

Stéphanie Leray Corbin

Stéphanie Leray Corbin

Je suis artiste-mosaïste des montagnes depuis 20 ans, celles des Monts d‘Arrée aux Alpes en
passant par le volcan du Cantal, mon camp de base actuel. Petite, je vivais dans un square au nom du bout du monde : Terres Neuves. J’attendais la neige le nez collé à la fenêtre et nous glissions avec des sacs poubelles sur les collines artificielles. Les neiges éphémères bretonnes dans ce square polaire ont rempli mon imaginaire. J’ai toujours été curieuse des détails de la nature, des pierres sur les chemins du Dévoluy, des éclats de coquillages sur les plages du Finistère. Mon parcours de mosaïste m’a permis de créer des expositions, imaginer une biennale de la Mosaïque, exposer dans des galeries, restaurer des mosaïques anciennes, travailler avec d’autres artistes. J’ai aussi transmis, partagé cet art avec des publics différents de tous âges en créant des projets artistiques. Mon espace de travail et de réflexion : l’atelier des Cairns est blotti dans une yourte rouge au cœur des montagnes du Cantal. Je créée des œuvres inspirées des sommets et du monde polaire. Mes ancêtres bretons ont peut être traversé les mers gelées du Finistère au Groenland. J’aime le froid, la neige, la force des éléments quand les montagnes rencontrent la mer.

I have been a mosaic artist in the mountains for 20 years, from the Monts d’Arrée to the Alps, via the Cantal volcano, my current base camp. When I was little, I lived in a square with a name that sounded like the end of the world: Terres Neuves. I would wait for the snow with my nose pressed against the window, and we would slide down the artificial hills on garbage bags. The fleeting snows of Brittany in this polar square filled my imagination. I have always been curious about the details of nature, the stones on the paths of Dévoluy, the shards of shells on the beaches of Finistère. My career as a mosaic artist has allowed me to create exhibitions, imagine a mosaic biennial, exhibit in galleries, restore ancient mosaics, and work with other artists. I have also passed on and shared this art with different audiences of all ages by creating artistic projects. My workspace and place of reflection: the Cairns workshop is nestled in a red yurt in the heart of the Cantal mountains. I create works inspired by the peaks and the polar world. My Breton ancestors may have crossed the frozen seas from Finistère to Greenland. I love the cold, the snow, the force of the elements when the mountains meet the sea.


Fréhel

Fréhel

Je m’appelle Fréhel et j’ai 13 ans. L’origine de mon prénom est celui d’un cap en Bretagne et d’une chanteuse française. Je suis née à Rennes en Bretagne. Je vis actuellement dans les montagnes du Cantal avec mes parents et mon frère. Je suis en 4ème dans une classe à horaires aménagés Danse : danse contemporaine, classique et moderne jazz. Je fais de l’équitation depuis 8 ans, c’est ma passion. J’adore les animaux. J’ai un âne, deux chats, des poules et des brebis. Je vais venir au Groenland au mois de Janvier. J’ai hâte de rencontrer les habitants d’Akunnaaq. Je corresponds avec Paneeraq qui à mon âge et qui vit là bas. Je suis heureuse de la rencontrer, de voir les animaux là bas, les paysages, manger une autre nourriture, découvrir le village. J’irai à l’école d’Akunnaaq. J’espère apprendre beaucoup de nouvelles choses et partager nos cultures.

My name is Fréhel and I am 13 years old. My name comes from a cape in Brittany and a
French singer. I was born in Rennes in Brittany. I currently live in the Cantal mountains with my parents and my brother. I am in 8th grade in a class with a flexible schedule Dance: contemporary, classical, and modern jazz. I have been riding horses for 8 years, it is my passion. I love animals. I have a donkey, two cats, chickens, and sheep. I am going to Greenland in January. I can’t wait to meet the people of Akunnaaq. I correspond with Paneeraq, who is my age and lives there. I am happy to meet her, see the animals there, the landscapes, eat different food, and discover the village. I will go to school in Akunnaaq. I hope to learn many new things and share our cultures.


Marc Leray

Marc Leray

Marc est un cuisinier punk d’altitude. Il garde ancré en lui les parfums des fourneaux de sa grand-mère bretonne qui ont su titiller son intérêt du : « se nourrir ». Diplôme de serveur-barman et cuisinier en poche, il est parti à la découverte de différents modes culinaires en passant par Paris, Nantes, la Suisse, l’ Angleterre et l’Écosse, du petit restaurant de quartier au Palace 5 étoiles. Il pose son sac à dos à Rennes sa ville natale, passe un diplôme de formateur professionnel pour adultes. Sa cuisine devient vecteur d’insertion et il met en place des projets culinaires avec la prison des femmes de Rennes, les foyers de jeunes travailleurs… Il devient responsable d’un restaurant d’insertion. Puis monte sa petite entreprise « de la graine à l’assiette » où il dispense des cours de cuisine et met en place des potagers urbains. Aujourd’hui, il a posé ses couteaux dans une auberge des montagnes du Cantal. Il y propose une cuisine libre et généreuse au fil des saisons. Chef à l’Auberge des Milans, Marc sert des plats gourmands à l’écoute des saveurs du monde et de ce qu’il peut
cueillir dans la nature. Ce lieu est aussi et surtout un lieu d’échange, de rencontre, de projets artistiques et culturels. Des recettes de cuisine, il en a écrit beaucoup. La résidence au village d’Akunnaaq saura arrêter le temps pour qu’il puisse alterner couteau et stylo.

Marc is a punk chef from the mountains. He carries within him the aromas of his Breton
grandmother’s kitchen, which sparked his interest in food. With a diploma in waitering, bartending, and cooking under his belt, he set off to discover different culinary styles, traveling through Paris, Nantes, Switzerland, England, and Scotland, from small neighborhood restaurants to five-star palaces. He settled down in his hometown of Rennes and earned a diploma in professional adult education. His cooking became a vehicle for social integration, and he set up culinary projects with the women’s prison in Rennes, young workers’ hostels, and more. He became the manager of a social integration restaurant. He then started his own small business, “De la graine à l’assiette” (From Seed to Plate), where he teaches cooking classes and sets up urban vegetable gardens. Today, he has hung up his knives in an inn in the Cantal mountains. There, he offers free and generous cuisine that changes with the seasons. As chef at the Auberge des Milans, Marc serves gourmet dishes inspired by flavors from around the world and whatever he can gather from nature. This place is also, above all, a place for exchange, encounters, and artistic and cultural projects. He has written many recipes. His residency in the village of Akunnaaq will allow him to take a break from cooking and focus on writing.


Marianne TétonFondatrice de la Compagnie l’Orangerie

Comédienne, metteuse en scène et autrice, elle explore un théâtre où la mémoire, le mythe et la nature se rencontrent. Formée au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris, elle débute auprès de metteurs en scène tels que Bernard Sobel, Éric Lacascade, Georges Lavaudant ou Catherine Anne. En 2010, elle signe Furies, un court métrage poétique et mythologique — premier geste d’une écriture où l’image, la musique et le mythe s’entrelacent. Installée dans la Drôme, elle fonde la compagnie L’Orangerie et crée au château de Peyrins un théâtre d’enquête et de mémoire. Ses spectacles — Songe est Mensonge, L’Orangerie, Un meurtre sera commis au Château, Laisse dormir les morts, De l’ombre, Femmes en résistance, Comme il nous plaira, La raison des plus grands, L’Empreinte — interrogent la trace des êtres et des lieux, mêlant récits intimes, mémoire collective et souffle mythologique. En 2020, elle met en scène Je crois en la forêt de Julie Cordier à la Comédie de Valence, dans le cadre de la comédie itinérante. Son univers, à la fois ancré et onirique, s’inspire de son expérience auprès du Bread and Puppet Theatre. De cette rencontre naissent des formes visuelles, poétiques et engagées, en dialogue constant avec la nature. Convaincue que le théâtre se nourrit du partage, elle transmet son art à des collégiens, lycéens et étudiants, ouvrant dans le jeu un espace de liberté et d’imaginaire.

An actress, director, and writer, she explores a form of theater where memory, myth, and nature converge. Trained at the Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique in Paris, she began her career working with directors such as Bernard Sobel, Éric Lacascade, Georges Lavaudant, and Catherine Anne. In 2010, she directed Furies, a poetic and mythological short film—the first step in a writing style where image, music, and myth intertwine. Based in the Drôme region, she founded the L’Orangerie theater company and created a theater of investigation and memory at the Château de Peyrins. Her shows — Songe est Mensonge, L’Orangerie, Un meurtre sera commis au Château, Laisse dormir les morts, De l’ombre, Femmes en résistance, Comme il nous plaira, La raison des plus grands, L’Empreinte — explore the traces left by people and places, blending intimate stories, collective memory, and mythological inspiration. In 2020, she directed Julie Cordier’s Je crois en la forêt at the Comédie de Valence, as part of the traveling comedy tour. Her universe, both grounded and dreamlike, is inspired by her experience with the Bread and Puppet Theater. This encounter has given rise to visual, poetic, and committed forms that are in constant dialogue with nature. Convinced that theater thrives on sharing, she passes on her art to middle school, high school, and college students, opening up a space for freedom and imagination through acting.

https://compagnielorangerie.com/


OïjhaArtiste associée

Oïjha est une artiste plasticienne inspirée par la méditation Zazen et les pratiques chamaniques. Elle invente la technique de « BodySoul Print© » : Impression Psycho-Corporelle© de l’instant Présent en pleine conscience, qu’elle réalise sous forme de performances dans la Nature. Son message est fondamentalement spirituel avant d’être humaniste et environnemental. Sa technique repose exclusivement sur l’utilisation de matériaux naturels : or pur, encre de seiche et indigo végétal. Véhicule de l’être-au-monde, le corps – féminin – est outil de création. Son travail est sélectionné pour la Première Exposition Officielle de la France en Antarctique (Antarctica-GAMMA, Terre Adélie, 2017-2018). Il est récompensé par l’Institute for Art and Innovation, Berlin (finaliste Social Art Award, 2017). Son art est aujourd’hui mis en lumière par le critique et commissaire Christian Noorbergen.

Oïjha is a visual artist inspired by Zazen meditation and shamanic practices. She invented the « BodySoul Print© » technique: an organic and spiritual impression of the Present Moment in full awareness, which she creates through performances in Nature. Her message is fundamentally spiritual before being humanist and environmental. Her technique relies exclusively on the use of natural materials: pure gold, cuttlefish ink, and plant-based indigo. The body—feminine, in particular—is a vehicle for being-in-the-world and a tool for creation. Her work was selected for the first official French exhibition in Antarctica (Antarctica-GAMMA, Adélie Land, 2017-2018). It was also awarded by the Institute for Art and Innovation, Berlin (finalist for the Social Art Award, 2017). His art is now being brought to light by the critic and curator Christian Noorbergen.

https://oijha.com/


Mai 2026 — Soleil de Minuit (1)

Yveline Bouquard

J’ai longtemps travaillé la figure et l’expressivité qui se dégage des corps en mouvement. Ces silhouettes ou personnages évoluaient comme en apesanteur, dans des paysages à la limite de l’abstraction. Par un glissement progressif, ils ont peu à peu disparu, mon travail actuel se recentrant sur le paysage sur lequel ils se détachaient. Au travers de différentes pratiques, peinture, dessin, photos, livre d’artiste, installations, etc., je travaille maintenant essentiellement le paysage et depuis quelques années, plus particulièrement les paysages polaires et les icebergs, entités vivantes et singulières. Après m’être nourrie, depuis des années, de textes et d’images sur ces régions arctiques qui me fascinent, après les avoir peintes et dessinées selon mon intuition et mon imaginaire, j’ai eu besoin de l’expérience concrète du voyage, d’aller là où les montagnes enserrent la mer, là où les icebergs naissent des glaciers.

For a long time, I worked with the figure and the expressiveness that emanates from bodies in motion. These silhouettes or figures were moving as if weightless, in almost abstract landscapes. Through a gradual evolution, they slowly disappeared, my current work refocusing on the landscape against which they stood out. Through various practices —painting, drawing, photography, artist’s books, installations, etc. I now work primarily with landscapes, and for the past few years, more specifically with polar landscapes and icebergs that I perceive as living and unique entities. After immersing myself for years in texts and images about these arctic regions that fascinate me, after painting and drawing them according to my intuition and imagination, I needed the concrete experience of travel, to go where the mountains embrace the sea, where icebergs are born from glaciers.


Rachel Monnat

Chanteuse, comédienne, écrivain, modèle d’art, ex-infirmière, Rachel Monnat habite le canton du Jura, en Suisse. Enfant, elle étudie la flûte à bec. En 2010, elle quitte la profession d’infirmière afin de devenir modèle pour dessinateurs et sculpteurs. Elle écrit et joue deux Seuls en scène et publie trois livres sur les thèmes encore tabous, abordé avec simplicité et naturel : la sexualité, le corps et la mort. Depuis 30 ans, elle étudie le chant, allant du grégorien à la musique populaire, en passant par l’opéra. Elle aime la sonorité vocale pure et a capella. En 2020, naissance du Duo Rachel et Mario, chant et cors des Alpes. Lors de sa résidence à Akunnaaq, Rachel aimerait s’inspirer des sons de la nature, apprendre des chants groenlandais et partager ses chansons aux habitants d’Akunnaaq. La voix est un langage universel. Elle va retranscrire cette expérience par l’écriture.

Singer, actress, writer, artists’ model, former nurse, Rachel Monnat lives in the canton of Jura, Switzerland. As a child, she studied the recorder. In 2010, she left nursing to become a model for illustrators and sculptors. She has written and performed two one-woman shows and published three books on still-taboo subjects, addressed with simplicity and a natural openness : sexuality, the body, and death. For 30 years, she has studied singing, from Gregorian chant to folk music and opera. She loves pure, a cappella vocal sounds. In 2020, Duo Rachel et Mario was formed, featuring singing and alphorns. During her residency in Akunnaaq, Rachel hopes to draw inspiration from the sounds of nature, learn Greenlandic songs, and share her songs with the residents of Akunnaaq. The voice is a universal language. She will transcribe this experience to her writing.

Information : www.accrosens.com


Pôm Bouvier

Les pratiques sonores de Pom Bouvier-b se tissent entre une approche singulière de la musique et des écoutes inventives. Elle compose des pièces de musique électroacoustique, joue comme musicienne improvisatrice dans des formations diverses, invente des espace performatifs, propose des promenades d’écoute, conçoit des partitions collectives de gestes simples, fabrique des instruments. Elle participe également à de nombreux laboratoires mêlant des pratiques artistiques diverses. Formée aux Beaux-Arts de Grenoble et de Lyon, à l’INA (techniques d’exploitations du son) et à la composition auprès de Lucie Prodhomme (Marseille), elle développe depuis plus de quinze ans une pratique transversale mêlant: son, geste, vibration et perception. Son approche, à la lisière de la musique ,des arts visuels et des pratiques corporelles, convoque l’écoute comme expérience active et partagée. Son travail, a été soutenu notamment par le GMEM–CNCM de Marseille, le GMEA-cncm d’Albi, et dernièrement le Logelloù. Il est diffusé en France et à l’étranger.

Pom Bouvier-b’s sound practices are in between a unique approach to music and inventive listening. She composes electroacoustic music pieces, plays as an improvisational musician in various groups, invents performance spaces, offers listening walks, designs collective scores of simple gestures, and builds instruments. She also participates in numerous laboratories combining various artistic practices. Trained at the Beaux-Arts in Grenoble and Lyon, at the INA (sound engineering techniques) and in composition with Lucie Prodhomme (Marseille), she has been developing a cross-disciplinary practice combining sound, gesture, vibration and perception for over fifteen years. Her approach, at the intersection of music, visual arts and physical practices, invites listening as an active and shared experience. Her work has been supported by the GMEM–CNCM in Marseille, the GMEA-cncm in Albi, and most recently the Logelloù. It has been presented in France and abroad.


Yann Foury

C’est pendant ses études d’archéologie au Québec que Yann Foury découvre l’art du conte et décide d’en faire son métier. Il traverse l’océan jusqu’en Bretagne pour s’installer dans les légendaires Monts d’Arrée où il puise son inspiration dans les légendes tourbées du territoire ainsi que dans les contes glacés du Grand Nord, le tout mêlé au souffle novateur de continents imaginaires. Yann raconte avec énergie, générosité et humour tout en gardant l’imagination et le rêve au cœur de ses histoires.

It was during his archaeology studies in Quebec that Yann Foury discovered the art of storytelling and decided to make it his profession. He crossed the ocean to Brittany, settling in the legendary Monts d’Arrée, where he draws inspiration from the region’s rich, earthy legends and the icy tales of the Far North, all blended with the innovative spirit of imaginary continents. Yann tells his stories with energy, generosity, and humor, keeping imagination and dreams at the heart of his narratives.


Juin 2026 — Soleil de Minuit (2)

Ségolène Basso-Bruna

Originaire de Moselle en Lorraine, entre le décor sidérurgique des Hauts-Fourneaux et la centrale nucléaire, qui n’évoquent pourtant en rien le Grand-Nord, j’ai grandi en nourrissant un élan très fort pour ce dernier. D’où venait-il ? Aucune idée. Mais il m’a portée loin ; au Canada, en Alaska, et aujourd’hui au Groenland. Une part de moi a toujours envie de le retrouver pour qu’il vienne nourrir cette autre part, créatrice. Enfant, mon rêve était la scène et j’y suis vite montée. En tant que comédienne et chanteuse, interprétant les textes et les chansons des autres. Puis à ma trentième année, durant un voyage d’un an au Canada et en Alaska, l’écriture s’est imposée à moi, sans que je ne la voie arriver. Visiblement inspirée par les hautes latitudes qui me chuchotaient à l’oreille qu’il était temps de m’exprimer par mes mots. Je me suis formée à l’écriture scénaristique, j’écris aujourd’hui pour l’animation, mais également films, carnets, pièces de théâtre. L’écriture a aussi gagné la sphère musicale, je compose et écris mes chansons. Tout ce qui passe sous la plume …

Originally from Moselle in Lorraine, between the steel-plant skyline of the blast furnaces and the nuclear power plant — landscapes that evoke anything but the Far North — I grew up nurturing a powerful pull toward it. Where did it come from? No idea. But it carried me far: to Canada, to Alaska, and today to Greenland. A part of me is always longing to return to it, so that it can keep feeding that other part of me — the creative one. As a child, my dream was the stage, and I soon stepped onto it, as an actress and singer, performing other people’s words and songs. Then, at thirty, during a year-long journey through Canada and Alaska, writing arrived in my life before I even saw it coming. Clearly inspired by the high latitudes whispering in my ear that it was time to speak in my own voice. I trained in screenwriting and now write for animation, as well as films, journals, and theatre plays. Writing has also made its way into my musical world — I compose and write my own songs. In short, anything that happens to pass beneath my pen … or, should I say, my plume.


Sibylle Orlandi

Sibylle Orlandi est née en 1987 en Provence. Elle cherche, enseigne, plie, déplie, écrit, raconte et danse. Elle aime passer des frontières et avoir des mots étrangers en bouche. En Italie, où elle a vécu quelques années, elle a renoué avec la langue paternelle. À Nantes, où elle a posé ses valises, elle avance en crabe entre le temps ample de l’écriture et le maintenant de la parole vive. Parmi les questions qui la tarabustent : que fait le jour continu à nos rêves ? Quelles sont les traces que laisse la lumière dans nos rétines ? Peut-on en dresser un inventaire subjectif ?

Sibylle Orlandi was born in Provence in 1987. She searches, teaches, folds, unfolds, writes, tells stories and dances. She likes to cross borders, and she enjoys tasting foreign languages. In Italy, where she lived for several years, she reconnected with her father’s language. In Nantes, where she has settled for now, she paces up and down on crossroads between the ample time of writing and the immediacy of lively speech. Among the questions that preoccupy her: what does the continuous day do to our dreams? What traces does light leave on our retinas? Can we draw up a subjective inventory of them?


Elvire Colin-Madan

Je suis une artiste-chercheuse basée entre le Québec et la France. Mon travail oscille entre la photographie et la micro-édition. Mon projet de recherche-création porte sur notre relation, en tant que personnes occidentales, à l’imaginaire du Nord et à ses représentations visuelles. Pour ce faire, je m’appuie sur un corpus d’albums photographiques personnels de voyage datant du 20e siècle et appartenant au Laboratoire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique de l’UQAM (Montréal). Je me concentre sur les images qui sont transmises par les albumistes et sur comment l’idée d’un espace se forme suite à l’inclusion (ou non) de certains éléments dans les albums.

Vous pouvez retrouver mes photographies et mes recherches ici :
https://www.instagram.com/e__c_m/ et https://www.elvirecm.com

I’m an artist-researcher based between Quebec and France. My work oscillates between photography and micro-publishing. My research-creation project focuses on our relationship, as Westerners, to the imaginary of the North and its visual representations. To do this, I draw on a collection of personal travel photo albums from the 20th century belonging to the Laboratoire de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique (Research Laboratory on the Imaginary of the North, Winter and the Arctic) at UQAM (Montreal). I focus on the images conveyed by the album creators and on how the idea of a space is formed as a result of the inclusion (or exclusion) of certain elements in the albums.

You can find my photographs and research here:
https://www.instagram.com/e__c_m/ and https://www.elvirecm.com/


Fabian Rouwette

Ma pratique photographique se concentre sur les architectures inhabitées et les paysages de nature millénaire. Mes séries, nées de longues immersions, explorent des espaces qui précèdent ou dépassent la présence humaine. Je me définis comme un photographe de la durée, attentif aux phénomènes, aux temporalités et aux formes offertes à celui qui accepte de marcher lentement, de regarder longtemps. La photographie est pour moi une manière de me relier au monde : ma chambre 4×5 devient un outil d’attention totale, et mes images témoignent d’une rencontre perceptive et silencieuse. Aujourd’hui, l’Arctique m’appelle parce qu’il concentre tout ce qui traverse mon travail : un territoire exigeant, qui requiert engagement, disponibilité et précision. Cette résidence s’inscrit naturellement dans ma démarche, en me permettant de prolonger cette recherche d’attention au réel dans un espace où les phénomènes et les transformations du monde se révèlent avec une intensité singulière.

My photographic practice focuses on uninhabited architectures and ancient natural landscapes. My series, shaped through long periods of immersion, explore spaces that precede or surpass human presence. I describe myself as a photographer of duration, attentive to phenomena, temporalities, and the forms revealed to those who choose to walk slowly and look for a long time. Photography is, for me, a way of connecting to the world: my 4×5 view camera becomes a tool of total attention, and my images bear witness to a perceptive, silent encounter. Today, the Arctic calls to me because it brings together everything that runs through my work: a demanding territory that requires commitment, presence, and precision. This residency aligns naturally with my practice, allowing me to extend my search for an attentive relationship to reality in a place where the world’s phenomena and transformations reveal themselves with singular intensity.