Kalaallisuut, par Roxane

Nous avons été invitées, Bénédicte, Maria et moi, à déjeuner chez Greta. A notre arrivée, Greta souhaite que j’enfile la tenue traditionnelle. Je saute de joie. Amalia est également là et joue les habilleuses. J’enfile les bottes « Kamik » en cuir, une culotte en peau de phoque « Takesut », un haut « Anorak » et un plastron de perle «Nuelaqutet » et enfin je me coiffe de ma propre chapka, ramenée de Laponie il y a quelques années. Et me voilà en parfaite Kalaallisuut, ce qui veut dire « tenue de femme groenlandaise »*. Les filles tenaient à ce que je sorte dans la tempête de vent, qui ramassait la neige en tourbillon, histoire de poser dans le magique panorama de la baie, ce qui m’a permis de tester l’étanchéité des bottes, les pied séparés de la neige seulement par deux minces couches de cuir. Habituée à me rouler dans la neige à des fins stupidement artistiques depuis quelque jours, je supporte bien l’exercice.

Ensuite nous rentrons au chaud, et je passe sous le coup de crayon de Bénédicte. Ce n’est qu’après que nous entamons le repas. Nous avons mangé du bœuf musqué dans un bouillon, mélangé à des pâtes trop cuites, des mini-quenelles de mie de pain, des légumes et des boulettes de porc surgelés. Nous poursuivons avec le café et les gâteaux au salon, entrecoupés de discussions. Bénédicte décide de rentrer avant le coucher du soleil et moi je reste une nuit de plus au village, pour être à la première heure aux douches demain matin. Non pas que je sois pressée de me laver, mais plutôt pressée de faire le reportage de l’évènement « DOUCHE ». Je devrai également passer à l’épicerie pour acheter du matériel pour améliorer mon costume de « femme des neiges », après quoi j’aurai encore l’après midi de libre pour aller à l’école et apprendre des chants avec Jens Piita.

* Attention à ne pas confondre avec Kalaallisut, qui ne prend qu’un seul U et qui désigne la langue groenlandaise!!! la différence est subtile.