Mardi 11 mars, Boire, par Phil le marin

Ce qui nous surprend le plus, toujours, quand on quitte le bateau pour revenir à Paulatuk, ce sont les commodités matérielles auxquelles la vie moderne nous a habituées. Boire par exemple, ou, de façon générale, avoir de l'eau courante. Il suffit de tourner un robinet, et hop, magie, l'eau coule … Je vais vous décrire la suite des opérations qui nous sont nécessaires pour avoir de l'eau à bord du Manguier, à Argo Bay, en hiver …

D'abord, il faut choisir un jour où il ne fait pas trop de vent. La température importe finalement assez peu. S'il fait froid, on se couvre, c'est tout. Le vent, lui, est beaucoup plus pernicieux … Donc, par un beau jour sans vent, on démarre le skidoo, après avoir pris soin d'atteler le sled (bientôt les photos de la nouvelle version du "sled amélioré façon inuvialut" !). Direction le lac, situé à 1/2 mille au nord du bateau. Une fois arrivés, il faut repérer les failles dans la glace, qui facilitent grandement le travail. Avec la hachette, ou mieux, le pic à glace (récupéré à la poubelle lors de notre opération nettoyage de l'automne), on prend une bonne suée à casser des blocs de glace. Au début, on ne réussit qu'à faire des miettes, et puis, au fil des coups de pic, on apprend vite à faire des plus gros blocs faciles à charger dans les caisses (qui ne sont plus en plastiques, toutes celles que nous avions ayant explosées avec le froid, donc on utilise du bon vieux bois !). L'opération finie, retour avec tout le chargement, avec au coeur la satisfaction du devoir accompli ! Reste encore à stocker ces blocs dans notre freezer extérieur (un trou dans la congère), puis de monter à la demande les blocs dans le bateau.

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Ce faisant, il ne reste plus qu'à les regarder fondre dans la cocotte posée sur le poêle, en méditant sur la vanité de la vie … Une fois fondue, l'eau est presque bonne à boire. La dernière opération consiste à la transvaser dans les pichets, puis dans le jerrican, après l'avoir filtrée car il ya souvent des petites particules d'herbes en suspension…

Vous comprendrez facilement qu'un tel travail nous incite souvent à décapsuler une bouteille de bière ! (miraculeusement réchappée du grand froid, congelée dans les bouteilles en verre, un peu de pression perdue, mais suffisamment encore pour avoir une belle mousse !). A la bonne votre !

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2 réflexions sur “Mardi 11 mars, Boire, par Phil le marin

  1. ah ! la cocotte du manguier !! quelle bonne compagne !
    je remets mon petit texte la saluant !!
    Interlude juillet 2013
    INTERLUDE
    Connaissez-vous une des actrices principales du Manguier ?
    La Cocotte du Manguier
    Toujours fidèle
    Prête à nous rassasier
    Elle est belle
    Sa partenaire fétiche
    La grance Cécile
    Quand elle fait des pois chiches
    Ca paraît facile
    Bref c’est une Cocotte
    Elle nous met en joie
    Elle rassemble les potes
    Elle me laisse sans voix ! Béa
    bises

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